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Ouverture des commerces 7j sur 7 à Perpignan: le débat


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La question déchaîne toujours les passions. Ces dernières années elle revient de façon lancinante avec une mairie qui a avancé ses pions jusqu’à faire une demande officielle d’ouverture des magasins le dimanche dans le centre-ville de Perpignan. Nous avons donné la parole à deux artisans qui s’opposent sur ce sujet. Une façon pour nos lecteurs de se faire une idée, et de poursuivre en allant participer à notre sondage.

Emmanuel CASTRO, artisan boulanger :  Perpignan est la plus grande ville du département, on doit en faire le centre d’attraction de tous les touristes. On peut en penser ce qu’on veut mais les habitudes de consommation changent, les gens veulent aussi consommer le dimanche. Si on ne leur propose rien ils iront en Espagne ou sur internet. Le centre-ville de Perpignan souffre et tout doit être fait pour en donner une image plus dynamique.

 

 

 

 

 

 

 

 

Gilles DESAPHY, artisan bijoutier : Nous ouvrons déjà quatre  dimanches par an. Ce sont des dimanches que j’appelle  «commerciaux». Notamment les trois avant Noël. Les cadeaux de Noël boostent les achats de cette période ce qui en fait leur commercialité. Nous travaillons avec les locaux les deux premiers dimanches et pour le troisième, les catalans expatriés profitent de notre ouverture ce jour là, car ils sont en vacances en visite dans leur famille. Les premiers dimanches de Soldes sont aussi porteur pour les activités textile et chaussure. A part ces dimanches là, et nous avons déjà essayé trois ans de suite sur d’autres périodes, le chiffre d’affaires réalisé ne couvre pas les frais, et se trouve être, la plupart du temps,  du report de la semaine. Donc cela nous fait engager des frais sans contre partie. Pour les clients  locaux qui travaillent 35 h00 en général, nous proposons une amplitude d’ouverture de  55 heures,  je vous laisse conclure. Pour les touristes qui ne sont là, en grand nombre, que quand il fait très chaud, ils n’ont pas de contraintes horaires. S’ils ont passé la journée du samedi dans les bouchons dans leur voiture, leur première envie ce sera la plage et pas les rues suffocantes du centre ville. A moins que,  grâce au réchauffement climatique la mer n’arrive à Perpignan !

 

Emmanuel Castro : Il ne faut pas penser que l’ouverture le dimanche va générer immédiatement des retours. Mais ça permet à terme de relancer une dynamique commerciale. D’abord les gens vont venir plutôt pour se promener, puis ils consommeront dans les bars et restaurants, et ils prendront enfin d’autres habitudes car franchement, c’est autrement plus agréable de faire ses courses en ville que dans ces centres commerciaux de la périphérie. L’ouverture le dimanche donnerait un signal fort aux consommateurs qui ne viennent plus en ville, ça serait une occasion de les re fidéliser. Bien entendu, les questions de stationnement, de transports, de propreté et de sécurité doivent être traitées en même temps. Si l’on choisit d’être chef d’entreprise, ce n’est pas pour avoir une réglementation qui nous dit quand on a le droit de travailler et quand on n'a pas le droit. C’est normal qu’on réglemente le temps de travail pour les salariés mais pour les chefs d’entreprise c’est la liberté qui doit primer. Après libre à chacun d’ouvrir ou pas. Mais interdire de travailler, c’est prendre le problème à l’envers.

 

Gilles Desaphy : Et puis mes salariés ne souhaitent pas travailler six jours sur sept, et je vous rappelle que cela est basé sur le volontariat. La situation économique actuelle ne nous permet pas d’embaucher en espérant une hausse éventuelle de chiffre d’affaires futur. Perpignan ne possède pas la mer intra muros, n’a pas opté pour une politique de prix bas incompatible avec la qualité et le service comme l’Espagne et nous avons un coût salarial trop élevé.