Vous êtes ici

Actualités

si tu travailles bien à l’école tu deviendras artisan!


Imprimer Envoyer par mail Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur Google+

Serruriers

Dans un article du Monde daté du 25 juin, Nicolas Santolaria décrit un phénomène qui semble prendre de l’ampleur ces dernières années : c’est la ruée des bac + 5 vers les métiers de l’Artisanat. Selon l’auteur, un nouvel artisan commerçant sur quatre est diplômé de l’enseignement supérieur, et un sur dix ­affiche un bac + 5 au compteur… De quoi sérieusement revoir tous les clichés sur les métiers manuels et sur ce que notre société présente toujours comme LA réussite : grande école, grande entreprise, poste d’encadrement dans un bureau impersonnel au milieu de nulle part.

Sauf que, passé l’excitation des premiers salaires flambés, ces têtes bien faites en viennent à s’interroger sur le sens de ce qu’ils font. Dans des structures hyper hiérarchisées où chacun détient un infime morceau de process complexes, on en vient forcément à toucher du doigt l’absurdité de ce que l’anthropologue David Graeber a appelé les « métiers à la con ».

L’Artisanat au contraire connecte celui qui fait avec celui qui achète. Plus facile de se passionner pour un pain bien cuit, pour la maison dont rêvait un jeune couple ou pour la coiffure qui va rendre sa confiance à cette dame plutôt que pour un triste powerpoint qui servira de support à une réunion tout aussi triste.

A aucun moment durant leur cursus scolaire ces gens brillants n’ont imaginé devenir fromager ou mécanicien. Au contraire, tout les incitait à fuir ces étranges métiers. Dix ans plus tard ils ne troqueraient leur blouse contre aucun costume italien.

Et tout à coup notre société se rend compte que le travail peut donner un sens à la vie.