le monde économique uni pour les législatives
Pour la première fois, les agriculteurs (FDSEA), les industriels et commerçants (UPE) et les artisans (UPA) s’associent au travers de l’Alliance économique pour faire passer aux candidats aux législatives leur grand oral. Explications avec Robert Massuet (Président UPA / CAPEB).
L’écho : Robert, c’est assez inattendu de voir les syndicats patronaux s’unir et travailler ensemble… Comment avez-vous réussi à vous entendre ?
Robert Massuet : On est d’abord parti d’un constat : à chaque fois nous organisons dans notre coin des rendez-vous avec les politiques. On leur facilite la tâche car ils en profitent pour tenir à chacun le discours qu’il a envie d’entendre. Les divisions du monde patronal leur ont permis de continuer à nous tenir à l’écart. Là, pour la première fois ils nous auront tous en face.
L’écho : Justement, comment va se dérouler ce grand oral ?
Robert Massuet : Nous avons sollicité les principaux partis afin qu’ils nous envoient un représentant. Chaque représentant passera devant ses concurrents et devant les adhérents de nos syndicats un grand oral sur 5 questions qui lui auront été transmises, chacun disposera de 15 minutes. On finira ensuite avec une carte blanche pour chaque candidat. Le but c’est de se faire une idée, en moins de deux heures, de leur vision de l’économie, des arbitrages qu’ils feront et de leur capacité à porter la voix de notre territoire à l’assemblée nationale. Et puis on aime bien l’idée d’avoir dans la même salle des spectateurs artisans, commerçants, patrons de grandes entreprises, agriculteurs. C’est nous qui faisons vivre ce territoire !
L’écho : Vous donnerez une consigne de vote à l’issue ?
Robert Massuet : Surtout pas ! Nos adhérents sont de toutes les sensibilités, on organise cette opération pour qu’ils puissent avoir des réponses à des questions très concrètes : coût du travail, transports, marchés publics, fiscalité des entreprises. Ensuite chacun ira vers celui qui lui semble le plus en capacité d’incarner ses idées. On n’est surtout pas là pour donner des leçons ! J’invite donc tous nos adhérents à participer à ce moment ; on doit être nombreux pour que cette initiative soit marquante.
L’écho : La démarche est assez originale, en principe on assiste plutôt à des oppositions entre les organisations patronales.
Robert Massuet : On a nos points de désaccord, c’est évident. Pour autant, si on veut arriver à faire avancer l’économie de ce département on doit sortir des guerres de chapelles. Avec Alexis Melidonis (upe) et Yves Aris (fdsea) on est de la même génération. On arrive à un moment de l’histoire de nos organisations où ce qui nous rassemble doit être plus fort que ce qui nous divise. On reste chacun chez nous avec nos spécificités, mais ça peut être intéressant de défendre l’entreprise à plusieurs par moments. Je pense que notre démarche va en étonner plus d’un, surtout qu’elle se fait alors qu’il n’y a aucun poste à se partager et aucune gloriole à retirer ! L’idée derrière c’est bien entendu d’avoir après les élections des rendez-vous réguliers avec les députés élus.
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