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DUME, BIM, Marchés Publics : De qui se moque t-on ?


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Si les instances voulaient écarter un peu plus l'artisanat de la soumission aux marchés publics, elles ne s'y prendraient pas mieux ... Au delà du langage incompréhensible parsemant les offres, l'élite savante qui réfléchit pour décourager les entreprises les plus motivées met les bouchées doubles ces derniers temps... Qu'on en juge...

En premier lieu, le DUME :  Le Document Unique de Marché Européen est censé simplifier les candidatures aux marchés publics dans toute l'Union européenne. La belle affaire lorsqu'on connait, déjà, la problèmatique sur le sol français. L'objectif louable certes, de ce nouveau dossier est de faciliter l'accès des entreprises (et notamment des plus petites) aux marchés en allégeant le volet administratif des candidatures. En pratique, pour candidater, il suffirait d'effectuer une seule démarche en le remplissant, au lieu de fournir plusieurs certificats et attestations. Les habitués se souviendront que le document intitulé "état annuel des certificats reçus" ou NOTI 2 prévoit depuis presque 10 ans cette solution en France et n'a jamais été utilisée... Avec le DUME, l'attributaire, seul, devra fournir l'accès aux preuves par téléchargement des documents dans un coffre-fort électronique qui sera en lien avec les téléservices des administrations.... 

Quelques grincements discrets se font entendre et déjà on qualifie l'acte de "complexe", "imbuvable", "indigeste", incompréhensible dans sa lecture, et dont le vocabulaire est inadapté ! Un exemple, le mandataire d'un groupement devient le chef de groupe ! On serait tenté d'en rire sauf à réaliser que le document va réllement pénaliser les entreprises artisanales par son aspect technocratique et sa terminologie inadaptée.

En ce qui concerne le BIM : bâtiment et information modélisés, qui doiit être généralisé d'ici à deux ans, on peut craindre le pire. Ces maquettes numériques pourraient être exigées pour chaque lot, avec en prime la nécessité d'une interconnexion entre tous, structures, réseaux, électricité, plomberie pour que les maquettes puissent s'imbriquer les unes aux autres... Notez qu'il faudra de surcroît une identification des serveurs avec définition des droits d 'accès, protocole de dépot, de vérification et de validation du maître d'ouvrage.... Déprimant..!

Enfin et comme si tout celà ne suffisait pas, le projet de décret des marchés publics qui doit être publié de façon imminante conforte les marchés de partenariat et ouvre la voie aux marchés globaux  où l'artisanat n'a pas sa place, sauf à être sous-traitant du sous-traitant en 3eme ou 4eme rang ...

Il va falloir s'adapter... mais à quel prix ?