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Grenat de Perpignan : un équilibre entre tradition et modernité


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Voilà un bijou emblématique du département dont on ne connait finalement que trop mal les caractéristiques. Soucieux d’en défendre l’authenticité mais aussi le développement, les deux présidents de la Confrérie du Grenat, Maxime Creuzet-Romeu et Gilles Desaphy nous expliquent leur passion et leurs projets.

Tous les catalans parlent du Grenat de Perpignan mais on a l’impression que personne ne sait vraiment ce que c’est.

G.D : En effet, certains pensent que la pierre vient de Perpignan, ce n’est pas le cas. C’est bien le montage du grenat et la façon de le tailler qui est typique et c’est ce savoir-faire que l’on protège. Les premiers bijoux appelés « bijoux en Grenat de Perpignan » datent de la fin du règne de Napoléon III (1865-1870). Les grenats employés pour la fabrication des bijoux en Grenat de Perpignan sont de la famille des almandins. La gamme de couleur produite par le fer va du rouge-brun au violet-rouge. On a donc du Grenat de plusieurs couleurs.

M.C.R. : Depuis le XVIIIème siècle, la taille des grenats montés par les artisans joailliers du département est la « taille Perpignan » appelée aussi :  taille rose. La particularité de la « taille Perpignan » est de présenter des facettes sur le dessus, le dessous restant plat. Tous les artisans bijoutiers de notre Confrérie certifient que ces grenats ont été rigoureusement sélectionnés puis montés à la main, dans la tradition et leur savoir-faire unique.

Le Grenat de Perpignan ne peut pas être produit de façon industrielle ?

M.C.R. : C’est pour lutter contre les fabricants industriels que les anciens ont créé la Confrérie. Il existe bien des gens qui abusent les clients en faisant croire que leur produit est artisanal alors qu’il s’agit de fabrication industrielle. Nous sommes les garants d’une certaine tradition et d’un geste ancestral.

Alors quand un client achète chez un membre de la Confrérie, il sait qu’il a un produit unique, artisanal, fabriqué ici, selon un procédé traditionnel. Notez bien qu’on peut avoir un savoir-faire ancien et des lignes de bijoux très modernes ; nos adhérents font des croix Badine traditionnelles mais aussi des réalisations plus épurées et actuelles.

Justement, comment savoir qu’un artisan est membre de la Confrérie ?

G.D. : Nous éditons chaque année un catalogue, nous prenons aussi des encarts de publicité, et cette année nous avons mis en ligne notre site internet ( http://www.legrenatdeperpignan.fr/ ). A chaque fois on liste nos adhérents avec leurs adresses. Le site nous permet de donner davantage d’explications, que ce soit sur les étapes de fabrication d’un bijou ou sur le certificat d’authenticité que l’on délivre à nos clients. Vous y retrouvez notre catalogue où les bijoux sont mis en valeur grâce à de très belles photos.

Quels sont vos projets pour les mois à venir ?

G.D : Je veux absolument que les présentatrices de France 3 région portent nos bijoux. On fait du lobbying pour y arriver mais ça a l’air très compliqué!

Nous avons aussi un très important projet qui vise à obtenir l’indication géographique pour le Grenat de Perpignan. Ce serait une reconnaissance identique à une AOC pour un produit alimentaire. Ça nous mettrait à l’abri des contrefaçons et des productions industrielles. C’est un projet fondamental pour notre métier et on regrette que les pouvoirs publics soient si réticents à nous attribuer une subvention qui permettrait de financer les études à mener pour obtenir cette I.G. Il en va pourtant de la pérennité de notre secteur.

M.C.R. : On travaille aussi à l’installation d’une Maison du Grenat à Perpignan, dans la Casa Xanxo. C’était une promesse de campagne du candidat Pujol, on espère qu’on va enfin pouvoir relancer ce chantier maintenant que les élections sont passées.