Conjoncture : malgré un 1er trimestre positif, des signes d'essoufflement
La croissance de l’économie de proximité s’est maintenue au premier trimestre 2019 par rapport au trimestre précédent. On note cependant un essouffl ement continu depuis le quatrième trimestre 2017 : elle avait alors atteint 2 % (en valeur), contre 1 % aujourd’hui.
D’importantes disparités continuent de creuser l’écart entre commerce alimentaire et hôtellerie-restauration d’un côté, dont le chiffre d’affaires diminue de 2 %, et de l’autre côté l’artisanat et les professions libérales qui enregistrent une progression de 1,5 %.
L’artisanat connaît ainsi une progression stable par rapport au trimestre précédent, mais éloignée du plus-haut atteint en 2018 (+2,5 %) et inférieure au premier trimestre 2018 (+2 %).
Sa croissance reste essentiellement portée par l’artisanat du bâtiment (+3,5 %) et l’artisanat des travaux publics qui enregistre une progression vigoureuse de 5 %.
L’artisanat de la fabrication (+0,5 %) et l’artisanat des services (-1 %) connaissent une relative stabilité tandis que l’artisanat de l’alimentation continue de se replier et connaît une baisse de chiff re d’aff aires de 2,5 %, comme au trimestre précédent.
La tendance positive qui touche les professions libérales, elle, se confirme :
la croissance atteint 1,5 %, comme au précédent trimestre et au premier trimestre 2018, avec peu d’écart entre les différents métiers.
En revanche, les chiffres du commerce alimentaire de proximité et de l’hôtellerie- restauration sont préoccupants. Même si le recul enregistré ce trimestre (-2 %) est légèrement moins marqué qu’au trimestre précédent (-2,5 %), la situation s’est nettement dégradée en un an.
Les chefs d’entreprise de proximité font dans l’ensemble preuve de confiance pour les mois à venir.
Contrairement au trimestre précédent, ils sont ainsi plus nombreux à tabler sur une activité en hausse au 2e trimestre (19 %) que sur un repli (13 %).
Alain Griset, président de l’UPA, indique : « La croissance de l’économie de proximité demeure trop fragile. Les embellies sont incertaines et il est très diffi cile pour nos collègues artisans, commerçants et professionnels libéraux de se projeter, sans compter les manifestations des Gilets jaunes qui ont clairement pesé sur l’activité ce trimestre. Les pouvoirs publics doivent aujourd’hui donner des réponses à la hauteur des aspirations des Français et déplacer le curseur vers une économie à taille humaine, émancipatrice et porteuse de valeurs.
Pour ce faire, il faut simplifi er et faciliter la vie de ces chefs d’entreprise créateurs d’activité et d’emplois. »