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Interview de Catherine LAIR, Présidente de l'UPA66


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La Présidente et les 3 vice-Présidents de l'UPA66

Cette semaine, pour le lancement de notre site internet, nous donnons la parole à Catherine LAIR, présidente de l'UPA66 qui passe en revue l'actualité et les projets du syndicat patronal qui regroupe tous les syndicats d'artisans du département.

 

Catherine, vous êtes la première femme présidente de l'UPA66, à l'origine vous deviez prendre la fonction pour 6 mois et finalement...

Catherine LAIR : Finalement il faut croire que mes collègues apprécient mon travail ! J'ai beaucoup de chance car il y a une entente exceptionnelle entre tous les représentants des métiers à l'UPA. Je sais que la fonction prend un temps très important, sur la vie privée et sur la vie professionnelle. Nous sommes des bénévoles alors tout concilier n'est pas forcément évident, mais on a de grands moments de satisfaction. Chaque fois qu'on sait que notre action a permis à un artisan de régler un problème on se sent profondément utile.

Vous revenez du LAB UPA qui s'est déroulé à Paris en présence de la Secrétaire d'Etat à l'Artisanat et du Ministre du travail, quels enseignements tirez-vous ?

CL : La première chose c'est que nous avons dans notre département une organisation qui existe rarement ailleurs. Catherine Lair, PrésidenteC'est une grande force de pouvoir s'appuyer sur nos 13 salariés spécialisés pour organiser nos formations, nos réunions de travail, pour avoir le conseil juridique etc. Dans bien des endroits les artisans sont beaucoup moins accompagnés. On se doit avant tout de protéger cette unité.

Ensuite l'autre enseignement c'est que le personnel politique ne nous connaît pas. Ils ont une image folklorique de l'Artisanat. Quand on voit ce qu'ils veulent nous imposer avec le compte pénibilité, dès le 1er janvier 2015, on comprend vite qu'ils n'ont aucune idée de ce qu'est une entreprise artisanale. Une partie de mon travail c'est de les rencontrer pour leur faire prendre conscience de tout ça. Ça n'est pas évident.

Mais idéalement il faudrait qu'avant de pondre des lois qui vont nous impacter, ils aient le réflexe de m'appeler pour qu'on puisse leur expliquer comment ça va se passer dans la vraie vie !

Autre sujet chaud : le RSI

CL : Oui, on connaît bien le sujet, l'an dernier nous avions reçu les responsables régionaux pour leur faire part de notre mécontentement. Il est certain que quand on veut se convaincre que tout va pour le mieux, on finit par avoir des mouvements de gens insatisfaits qui vous ramènent à la réalité. Ceci dit je suis très méfiante avec ces mouvements, car on les a connus dans le passé. On sait comment tout ça se finit.

On a des gens qui sont à la rue parce qu'il y a 20 ans on leur a raconté qu'ils pouvaient cotiser ailleurs qu'aux caisses obligatoires. Ces gens n'ont plus rien, ironie du sort, c'est le RSI qui leur verse un minimum pour qu'ils s'en sortent. Alors quand on reparle de faire cotiser les gens en Angleterre je me dis qu'on  surfe sur la détresse des gens et que c'est profondément malhonnête. Malheureusement certains se font avoir et on sait très bien qu'à la sortie ça sera dramatique.

De notre côté on a instauré des relations entre nos services techniques et ceux du RSI pour que les dossiers de nos adhérents soient traités rapidement. Et il faut reconnaître que ça fonctionne. On a des échéanciers dans la journée, et la réponse à nos questions très rapidement. Après, quand les sommes appelées sont dues, on ne peut pas payer à la place de l'artisan.

On va à nouveau rentrer dans une période électorale.

CL : Oui, alors là tout à coup vous allez voir comme l'artisan va devenir sexy ! Jean-Marc Pujol rencontre les élus de l'UPA66Les hommes et femmes politiques vont à nouveau se préoccuper de nous. Je n'oublie pas qu'ils ont fait des promesses lors des municipales, et qu'avant d'en faire de nouvelles, ils peuvent commencer par tenir celles-là. Notamment sur la commande publique.

Et puis à la fin de l'année 2015 il va y avoir normalement les élections pour la Chambre de métiers. Là aussi, il y a des gens qui, une fois tous les 5 ans, sont follement amoureux des artisans. Ça leur passe très vite mais chaque fois certains se font avoir... Avant de revenir vers nous.

C'est que nous, on représente l'Artisanat, et rien que l'Artisanat : notre discours plaît, ou pas, mais il n'est pas à géométrie variable.

Dernier point : vous lancez aujourd'hui le nouveau site de l'UPA

CL : Ce n'est pas le site que de l'UPA ; c'est le site de la maison de l'artisan. J'ai voulu qu'on y retrouve tous les services que l'on propose : de l'expertise comptable avec l'AGC CESAME, à la formation ou aux informations sur nos métiers. On le lance aujourd'hui, sachant qu'on y mettra de l'actualité plusieurs fois par semaine, comme on le fait déjà sur notre page Facebook et sur notre compte twitter. En allant sur http://www.maisondelartisan.fr/ vous avez accès à toutes les informations de votre métier, on a volontairement fait un site où il ne faut pas s'identifier pour accéder à l'information. On pense que notre valeur ajoutée c'est notre capacité ensuite à aider l'artisan pour mettre en place ce dont il a besoin pour son entreprise ; c'est complètement ringard d'essayer de cadenasser l'information. Aujourd'hui les gens veulent des choses simples ; c'est pour ça qu'on a créé cette maison de l'artisan. Le but c'est qu'ils viennent assister à une formation, qu'ils laissent leurs documents chez leur comptable et qu'à la pause ils viennent voir notre juriste qui les aidera à régler un problème avec un salarié ou à répondre à un appel d'offre. On tente, avec tous mes collègues élus de l'UPA et avec les salariés de la maison de l'artisan de construire le syndicalisme de demain. Nos artisans en ont besoin.