Recours à l'activité partielle : le flou persiste pour les artisans boulangers pâtissiers
Emmanuel Castro pointe les incohérences des mesures. Le président national écrit à Pénicaud.
Il l’avait pourtant annoncé solennellement : “Nous serons au rendez-vous pour que notre économie soit préservée dans cette période si dure et pour que l’ensemble des travailleuses et des travailleurs puissent avoir cette sécurité aussi en termes de pouvoir d’achat, de continuité de leur vie”.
Oui mais voilà, pour certains secteurs de l’artisanat, les dires du président se heurtent à la dure réalité des textes et à l’actuelle conjoncture “panico-économique” de terrain. C’est le cas de l’entreprise de boulangerie pâtisserie “Le Fournil de Laroque des Albères”, que dirige Emmanuel Castro et qui, à l’heure où nous rédigeons cet écrit (25 mars), ne sait toujours pas s’il va pouvoir mettre en place les mesures d’activité partielle pour préserver la majeure partie de ses 25 salariés.
“La situation est très compliquée, on accuse une baisse de l’activité, que je n’envisageais pas aussi importante, avec des jours à - 50 %, - 70 %, jusqu’à - 80 % le dimanche ! Avec une telle baisse du chiff re d’aff aires, je ne comprends pas pourquoi mon entreprise ne peut pas prétendre à la mise en place des mesures d’aides annoncées, comme l’activité partielle”.
Conscient de l’enjeu économique que représente cette incohérence pour l’ensemble de la profession, le président national de la boulangerie pâtisserie, Dominique Anract, a adressé un courrier à la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. Déplorant aussi la mauvaise gestion fi nancière que la France mène depuis 30 ans et qui entraine les aberrations et situations économiques d’aujourd’hui, Emmanuel Castro a averti, sans une réponse offi cielle et de bon sens de la ministre de tutelle, il entamera, dès lundi prochain, des licenciements économiques pour préserver son entreprise.
En collaboration avec le journal l’Agri, article de Thierry Masdéu.