Oui, il faut avoir peur de la petite bête

Les déficits actuels n’ont jamais été aussi creusés, c’est un fait.  Les coupes sombres sur les budgets d’investissements des communes sont légions. Les entreprises pleurent sur la suspension de nombreux travaux. Pourtant en scrutant de plus près les délibérations des assemblées des financeurs des collectivités territoriales en charge de la gestion de la construction, de l’urbanisme et des routes, on reste quelque peu surpris de l'utilisation, ou non , de l 'argent public.

Qu’on en juge : à l’ouest de Strasbourg, le chantier de contournement de la ville va couter 2 fois plus cher afin de protéger, par le biais d’un petit tunnel, l’espace naturel du Grand Hamster d ' Alsace. Idem dans le Nord de la Loire où 500 000€ viennent d’être investis dans la création d’une cavité sensée sauvegarder une espèce de lézard et sa plante hôte,  unique  végétal sur lequel la pauvre bête peut trouver nourriture et refuge. Autre lieu : le conseil général du Nord a dû revoir le dossier de contournement d’un village pour éviter l’assèchement d’un étang où a élu domicile le triton alpestre, amphibien ultra protégé en France.

Les esprits chagrins se consoleront en admettant, sur ces quelques cas, que des travaux ont été engagés et ont bénéficié peu ou prou au secteur ...

Mais que dire du blocage de travaux dans le Bas - Rhin sur 28 hectares, eu égard  à la découverte de trois espèces de papillons rares, de la suspension complète d 'un projet de parc éolien dans le Jura où un couple de hiboux  grands - ducs a élu domicile, de la décision du tribunal administratif de Toulouse qui vient de suspendre les travaux de défrichement préalables à l 'agrandissement  de la station de ski ariégeoise de Mijanès, où trois associations de défense de la nature pointent la présence sur ce territoire, du grand Tétras, coq de Bruyère ...

Invraisemblable, mais les exemples se multiplient à l’infini ...